- Dreamcatcher
Libérez mon ado de sa dépendance au numérique !
Le but de cet article n’est ni d’effrayer, ni de culpabiliser qui que ce soit mais de sensibiliser sur un phénomène que je traite actuellement en coaching. On le sait, le cerveau change tout au long de la vie et plus ou moins positivement en fonction de son hérédité d’une part, mais aussi de ce avec quoi on le « nourrit ». L’éducation, l’instruction ont leur rôle indispensable mais ils se sont vus dépassés ces dernières années, par l’environnement envahissant et addictif de la toile. Si nul ne connait l'impact réel du temps passé devant les écrans et sur les réseaux sociaux, nous, adultes, parents, sans véritable recul ou preuves scientifiques sur le sujet, n'avons pu que constater les changements de comportements et finir par interdire le portable à table pour avoir un semblant de vie familiale au diner, comme par accepter que les « amis FB et les like » étaient un gage de popularité plus important que la reconnaissance familiale, à notre grand désespoir parfois…
C'est ainsi que je reçois des mamans désemparées face à ce qu'elles appellent communément une crise d'ado "new âge". Le diagnostic complexe comporte entr'autre repli sur soi, insolence, mauvaises notes, agitation, stress. Seule deux questions à l'intéressé lui même me guident "quel est ton temps de présence sur les écrans par jour" et "à partir de quel âge tu as commencé " identifiant une forme de dépendance. Devant l'ébahissement de la maman sur le nombre d'heure déclaré et certainement un tantinet sous estimé, j'informe sur le livre du Dr Nicholas Kardaras « Hypnotisés : écrans et cocaïne même effets sur le cerveau des enfants » écrit en 2016, évoquant aussi les récents articles sortis sur l’étude engagée depuis 3 ans à Tulsa, Oklahoma (USA) sur les conséquences neurologiques des écrans sur le cerveau de 11 000 enfants de 9 à 19 ans.
J'évoque bien sur ces premiers résultats avec toutes les précautions d'usage. Les enfants qui utiliseraient le plus les écrans et surtout les réseaux sociaux, verraient la structure même de leur cerveau se modifier ! Ils développeraient un vieillissement plus précoce de leur cortex hébergeant leurs facultés de langage, de mémoire et de conscience, ils réduiraient leurs facultés cognitives et développeraient des problèmes de comportements (sur excitation, tempéraments explosifs) en famille comme à l’école…Force est de constater que nombreux sont les collégiens que je rencontre aujourd'hui qui avouent passer 7 à 8 heures par jour (!!) sur les écrans ...entre les jeux en ligne et notamment Fortnite, les réseaux sociaux, et toutes les plateformes vidéos. Drogués à la dopamine, leur taux d’adrénaline explose par le besoin constant et incontrôlé d’avoir des "j'aime", des flammes, et autres récompenses virtuelles favorisant leur acceptation et leur reconnaissance sociale. Ils entrent ainsi dans une spirale automatique ou tout passe après leur téléphone que ce soit, leurs loisirs, leurs centres d’intérêts, leurs passions et pire leurs interactions sociales comme leur hygiène de vie (sommeil, nutrition etc...). Ces jeunes se décrivent souvent comme « anormaux », affectés par leur dépendance mais ils n’arrivent pas à décrocher avec des parents impuissants qui leur reprochent sans trop comprendre ce qui se passe leur manque d’autonomie voire leur fainéantise.
Alors, si vous avez un adolescent ou un jeune adulte dans cette spirale, surtout ne le culpabilisez pas, parlez-en avec lui, il sait qu’il « se noie ». Engagez un plan d’action en concertation familiale voire avec plusieurs de ses camarades et leurs parents. Le plus dur sera de lui faire accepter de déconnecter ou de subir votre autorité drastique quant à la mise à disponibilité des écrans de la maison (un sevrage d’au moins 45 jours)… et si vous n’y arrivez pas …consultez, avant qu’il prenne une mauvaise route. Il vous remerciera.